Une loi de décentralisation du 18 juillet 1882 complétée par la loi dite "Barnier" du 2 juillet 1995 a donné compétence aux Conseils généraux pour la préservation, la gestion et l'ouverture au public des ENS (Espaces Naturels Sensibles).
De fait, la loi ne donne aucune définition globale mais laisse à chaque Conseil général le soin de déterminer ses propres critères d'éligibilité.
Le Conseil général des Vosges a défini ses ENS sur la base de 8 critères biologiques(intérêt floristique, intérêt faunistique, rareté, originalité des habitats, diversité des habitats, représentativité, degré de conservation, superficie, fragilité naturelle) et 8 critères contextuels (contiguité avec des milieux naturels, réseau de milieux naturels similaires, attrait intrinsèque et paysager, pression anthropique (ensemble des processus de dégradation du relief et des sols dus à l'action humaine), possibilité de mobiliser des partenaires, structure foncière, valeur pédagogique ou touristique) d'éligibilité.
Les espaces naturels sensibles de la communauté de communes
Surface : 226 ha
Communes : Frain, Serocourt, Marey et Gigneville.
C’est un coteau calcaire orienté sud-est possédant de nombreux vergers, pâtures, haies et bosquets très favorables à une avifaune riche dont certaines espèces sont en voie de régression.
On trouve sur ce site la présence de la voie romaine Langres-Strasbourg sur le plateau (Sentier du GR7).
La végétation de cette zone humide n’est pas stable à moyen et long terme. On constate :
- Eutrophisation de la végétation des marais à Reine des prés
- Apparition et dominance des plantes nitratophiles
- Embroussaillement par des saulaies basses des zones à phragmites.
Le principal facteur limitant l’avifaune nicheuse est le dérangement. Les autres menaces proviennent de la pression des exploitants agricoles qui veulent cultiver le marais de Frain, ainsi que l’enfrichement des vergers et l’absence de nouvelles plantations.
C’est un site où on va pouvoir rencontrer toutes les espèces remarquables liées aux vergers, aux haies et aux habitats semi-ouverts (Huppe fasciée, Torcol fourmilier, Pie grièche à tête rousse, Chouette chevêche). La présence d’espèces méridionales telles que le Bruant zizi ou la Pie grièche à tête rousse s’explique par le caractère chaud du coteau du fait de son orientation sud-est.
Réglementation de protection du patrimoine naturel sur le site :
- Directive Européenne « Oiseux » 79/409
- Listes des espèces protégées
Les travaux de fauche et de débroussaillement du marais doivent être proscrits pendant la période estivale.
- Aulnaie à Prêle d’hiver en bordure du Gras
Surface : 15 ha
Communes : Bleurville, Marey, Vivier-le-gras et Gigneville.
C’est un secteur présentant des aulnes et des frênes en bordure du Gras, abritant une petite station de Prêle d’hiver. C’est un secteur de ripisylve encore assez préservé des enrésinements de fond de vallon, qui est propice à la reproduction des batraciens grâce aux petites mares, aux bras morts et aux prairies humides présents sur le secteur. C’est un site dont les habitats possèdent une valeur écologique marquée dans le sens de la Directive « Habitats » Européenne CEE 92.43.
C’est un site sur lequel une exploitation forestière est menée par l’ONF, la pêche y est pratiquée mais de façon faible au niveau de la station à Prêle d’hiver.
La Prêle d’hiver (Equisetum hyemale) est une espèce protégée au niveau régional et de fait sont interdits, en tout temps, sur le territoire de la région Lorraine, la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage la cueillette ou l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages. Toutefois, les interdictions de destruction, de coupe, de mutilation et d’arrachage ne sont pas applicables aux opérations d’exploitation courante des fonds ruraux sur les parcelles habituellement cultivées.
Une gestion sylvicole douce est conseillée, ainsi que le maintien des conditions écologiques comme l’humidité et l’éclairement qui sont favorables aux espèces végétales d’intérêt.
- Bois au sud de Sauville (ZNIEFF de type I)
Surface : 55,11 ha
Communes : Sauville, Saint Ouen les Parey, La Vacheresse et la Rouille, Martigny-Les-Bains
Ce sont des vallons forestiers dans lesquels sont présents des Frênes, des Aulnes, des Chênes et des Charmes en bordures de ruisseaux dans et où se trouve la Prêle d’hiver (Equisetum hyemale).
Des dégâts sont causés par des véhicules au niveau des stations à Prêle d’hiver.
Sur ces sites, une exploitation forestière est menée par l’ONF et la chasse y est pratiquée.
Il est conseillé d’y éviter les plantations de résineux en fond de vallon et de prendre des précautions lors du débardage, en évitant le ruisseau et ses abords. Il est également recommandé d’éviter les coupes à blanc.
- Marais du Mouzon (ZNIEFF de type I)
Surface : 3,51 ha
Commune : Martigny-Les-Bains
C’est une friche marécageuse à Carex et Reine des prés de la vallée du Mouzon. Alimenté par un des bras du Mouzon, il est constitué également de quelques bosquets de Saules et d’Aulnes. D’une façon générale, le marais est pâturé et fauché.
Réglementation de protection du patrimoine naturel sur le site :
- La loi sur la protection de la nature du 10/07/1976
- Les Directives Européennes « Oiseux » 79/409 et « Habitats » 92/43
- Les listes d’espèces protégées par arrêté ministériel du 17/04/1981 pour les oiseaux
- Deux parcelles sont propriété du Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine depuis 1996
L’objectif de la gestion sur ce site est d’éviter une colonisation trop importante par les ligneux et un envahissement par les phragmites. Des travaux d’entretien sont à proscrire durant la période estivale, période de reproduction des oiseaux présents sur le site.
- Vallon du ruisseau du Mouzon (ZNIEFF de type I)
Surface : 20,44 ha
Communes : Romain-aux-Bois, Lamarche
C’est une station à Prêle d’hiver (Equisetum hyemale) au sein d’une forêt de Charmes et de Frênes où on peut également trouver de l’Ail des ours (Allium ursinum) autour d’un petit ruisseau méandreux.
La chasse et l’exploitation forestière sont les principales activités sur le site.
Les menaces les plus importantes sont :
- L’extension des plantations ;
- Les travaux hydrauliques ;
- La destruction d’espèces rares.
Il est recommandé d’éviter les plantations de résineux et de prendre des précautions lors du débardage, en évitant le ruisseau et ses abords.
- Ruisseaux de têtes de bassin sous grès rhétien
Communes : La Vacheresse et la Rouille, Sauville, Robécourt, Rocourt, Villotte, Martigny-Les-Bains, Damblain, Rozières-sur-Mouzon, Blevaincourt, Saint-Ouen-les-Parey
Ce sont les sources et les premiers kilomètres de ruisseaux méandreux du Bassigny. Ces cours d’eaux sont très dépendants des précipitations. On y rencontre une forte diversité de micro-habitats.
C’est un secteur où on peut rencontrer des zones de frayères à Truite fario (Salmona trutta) ainsi qu’un cortège aquatique très diversifié, révélateur d’une excellente qualité du milieu.